Après sa première descente, on s’est dit que c’était un bel exploit, mais sans plus. Probablement que Gérard avait oublié un jouet dans ses cartons de déménagement et qu’il était simplement redescendu le chercher.
Or, apres 2-3 semaines - et donc 2-3 descentes supplémentaires - le constat était sans appel pour nous: il faut que ce chat prenne mieux ses marques à St-Légier et comprenne que c’est bien là son nouveau chez lui, et plus à Vevey. D’autant plus que la colocation à Vevey, où j’habitais jusqu’alors, touche à sa fin. Le 30 mai 2020, la maison sera vidée de ses habitants, murée et condamnée en attendant des travaux pour la raser et y faire pousser un immeuble (la rédaction se réserve de tout commentaire à ce sujet). Mais le problème est très concret. Pour l’instant, les anciens colocataires restant à la maison peuvent avertir du retour de l’animal, et le capturer en attendant que le taxi vienne le rappatrier à St-Légier. Mais après fin mai, la maison sera inhabitée, et donc personne pour avertir de son retour.
Donc sans attendre l’ultimatum, nous décidons de contraindre Gérard à un semi-confinement digne d’un croisement entre le conte de Cendrillon et les directives de l’OFSP, tant à la mode en cette période. Concrètement, pendant la journée, quartier libre, en faisant attention de ne pas trop le nourrir après une certaine heure (vous avez dit Gremlins ?) pour s’assurer le retour, en début de soirée, de l’estomac de Gérard et du chat qui lui appartient. Et le soir, confinement en appartement pour éviter les descentes nocturnes à Vevey.
Tout ceci au prix d’une gymnasitque grotesque de domptage félin et de vocation de portier pour matous. Parce que même s’il fait beaucoup parler de lui, Gérard n’est pas le seul chat de ce foyer. Il partage l’appartement avec 2 autres comparses, qui eux aussi doivent pouvoir sortir à leur guise (notamment pour nous ramener des mulots, lézards, oiseaux, et aussi pour se rendre à “la cabane au fond du jardin”).
Mais on tient le coup. Pendant 4 semaines. Mais tôt ou tard, il faut bien rendre son indépendance au chat. Donc à fin avril, après ces semaines de couvre-feu et de miaulements de protestation, Gérard redécouvre enfin la liberté nocturne. On ne va pas y aller par quattre chemins. Deux ou trois nuits après avoir pu ressortir. Paf. Vevey.
Retour à la case départ. Ce chat est une tête de mule. Arrive donc la phase de la résignation.